ÉTUDE APPROFONDIE SUR L’ÉTAT DU MOUVEMENTDES DROITS DES FEMMESET DES JEUNES FEMMESFRANCOPHONES

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Couverture de l’étude
L’étude a touché trois continents, à savoir l’Afrique, l’Europe et l’Amérique, avec une proportion
majoritaire d’organisations en Afrique (93%).


La plupart des organisations sont locales ou nationales, avec 14% d’organisations sous-régionales,
régionales et internationales.


Ce sont des organisations de femmes, de jeunes femmes et des organisations mixtes qui interviennent
dans les milieux ruraux, périurbains et urbains.


100% des organisations déclarent contribuer à amener un CHANGEMENT POSITIF DANS LES
PRATIQUES ET COMPORTEMENTS, à l’égard des droits des femmes, des filles et/ou les personnes
transgenres.


Plus de 87% sont des structures formelles contre 12,8% informelles. Au sein des structures
informelles, se dégagent plusieurs classes : 48,1% qui n’ont pas encore lancé le processus, mais qui
prévoient de le faire, 40,7% dont le processus est en cours et 11,2% qui n’envisagent pas d’être une
structure formelle, pour diverses raisons.


Défis de collaboration

  • Défis internes
    Les premiers facteurs internes qui impactent négativement le travail des organisations sont les défis
    financiers des frais de fonctionnement élevés et non pris en charge directement par les partenaires
    financiers et les problèmes de disponibilité de trésorerie (manque de ressources financières).
  • Défis de collaboration avec le gouvernement et les ministères de femmes
    70% affirment qu’il y a un manque d’engagement et de soutien de l’État.
    65% affirment que le gouvernement et les institutions publiques ne les associent pas aux espaces
    décisionnels.
    26% affirment subir une restriction de leur organisation à la liberté d’expression et d’actions.
    13% affirment subir des persécutions.
  • Défis de collaboration avec les PTF et les fonds des femmes
    Plus de 72% affirment rencontrer des difficultés pour mobiliser les financements pour leurs activités, à
    cause de leur incapacité à répondre aux exigences des donateurs/bailleurs pour l’appel à projet.
    L’incapacité à répondre aux exigences des donateurs/bailleurs pour l’appel à projet est dû, à plus de
    64%, au faible revenu annuel et, à 21%, à l’inexistence de système interne approprié (absence de
    manuel de procédure, rapport d’audit, etc.).

    Les thèmes financés par les bailleurs coïncident, la plupart du temps, à 37% seulement, aux thèmes des organisations.

    100% des PTF renforcent les organisations pour la mobilisation des ressources et mettent à leur disposition de l’expertise, au travers des personnes ressources.

    80% des organisations renforcent les capacités institutionnelles

    60% la communication institutionnelle et les appuis directs.

    Défis de financiers et non financiers
  • Défis financiers
    Seulement 11% des organisations reçoivent des financements de l’État.

    Une faible part (2,8%) des organisations ont plus de 250 000 USD de revenu annuel.£

    100% des organisations mentionnent que la difficulté majeure, pour avoir des financements, est l’accès à l’information concernant les opportunités de financement. La langue pour la soumission des dossiers est également une difficulté majeure (71,3%), suivie de l’insuffisance de capacité humaine et/ou technique pour élaborer les documents projets et préparer les documents additionnels exigés par le donateur (61,1%).
  • Défis non financiers
    Près de 80% des organisations rencontrent également des défis non financiers.

    Le contexte est un facteur déterminant. Beaucoup de femmes ignorent ou mettent sous silence, dans le souci de « plaire », leurs droits. 99 sur 100 femmes, victimes de violences et d’abus, préfèrent se taire plutôt que de dénoncer leurs bourreaux.

    Les lois existent, mais ne sont pas appliquées.

    100% des organisations mentionnent le défi lié à la faible capacité institutionnelle.

    52% souffrent d’une rétention d’informations, de la part des autres organisations, et 40% sont victimes de vols de projet.

    Défis et opportunités spécifiques aux zones de conflits et de crises
    100% des organisations ont été impactées par les crises, telles que la COVID-19 et l’Ebola.

    37% mentionnent des conflits externes, tels que des instabilités politiques, des conflits armés, etc.

    15,8% mentionnent le terrorisme et l’extrémisme violent.

    17% parlent de critiques sévères et d’attaques par des acteurs étatiques, des organismes
    gouvernementaux ou par des organismes indépendants.

    6% avancent le fondamentalisme idéologique.

    15% mentionnent le fondamentalisme religieux et

    8% évoquent les persécutions par d’autres actrices du mouvement ou de la société civile.
  • Défis et opportunités spécifiques aux milieux ruraux et péri urbain
    Le principal défi des organisations dans les milieux ruraux et périurbains est celui lié aux moyens financiers.
    40% des organisations rurales et périurbaines comptent plus de 20 bénévoles.

    88% affirment que leurs frais de fonctionnement ne sont pas pris en compte par les PTF.

    La méconnaissance des raisons du rejet de leur dossier est un frein et un facteur de découragement pour ces organisations qui ne maîtrisent pas les procédures des bailleurs de fonds.

    69% ont un revenu trop faible par rapport aux exigences des bailleurs.

    Défis et opportunités spécifiques aux personnes LGBTQI+
    43% des PTF ne financent pas les organisations LGBTQI+.

    50% des PTF des organisations LGBTQI financent la mise à disposition de l’expertise des personnes ressources et des appuis techniques directs, tels que la mise à disposition de locaux/salle de réunion, matériels de travail, connexion internet, etc.

    25% des PTF LGBTQI financent le renforcement de la communication et des capacités institutionnelles ainsi que la mobilisation des ressources.
  • Défis dans la collaboration avec les organisations de personnes LGBTQI
    100% des PTF mentionnent la persistance de la discrimination et de la stigmatisation envers les personnes LGBTQI+, ainsi que les pratiques discriminatoires courantes de la législation envers les personnes LGBTQI+.

    75% des PTF évoquent la répression des activistes.

    50% des PTF dénoncent l’absence de politiques structurées sur les questions des personnes LGBTQI, le manque de formation des personnes LGBTQI+ francophones sur la façon de défendre leurs droits et la stigmatisation des structures qui collaborent avec leurs organisations.