CAFOB financé par XOESE: Participation des femmes des communautés à la base en politique au Burundi

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Grâce à l’appui financier de XOESE, Le Fonds pour les Femmes Francophones, le Collectif des Associations et ONG Féminines au Burundi (CAFOB) a réalisé 5 ateliers d’échanges avec 139 femmes des communes Mabayi, Mugina à Cibitoke, Nyanza-Lac et Kayogoro à Makamba et Ndava à Mwaro y ont participé. Les femmes ont compris qu’elles ont un défi à relever : celui d’élever le taux de participation politique des femmes, non seulement au niveau des communautés à la base mais aussi au niveau national.

Les changements positifs observés est la volonté, l’engagement de ces femmes à contribuer à une plus forte participation des femmes par :

  • des actions de sensibilisation des groupes de femmes sur les collines pour qu’elles élisent et se fassent élire, • le plaidoyer auprès des autorités administratives et des responsables des partis politiques,
  • l’encouragement à l’éducation des filles

Les principales leçons : 

  1. les femmes sont discriminées à tous les niveaux par le fait de la culture burundaise qui donne une place beaucoup plus grande au genre masculin, les partis politiques étant dirigés majoritairement par les hommes ;
  2. Les femmes ont avantage à adhérer aux partis politiques et à y être actives
  3. les femmes s’auto-discriminent, elles ne veulent pas poser leur candidature en période d’élections, elles se gardent de prendre la parole dans des assemblées et se dévalorisent mutuellement à cause aussi du poids de la culture ancestrale ; Beaucoup d’efforts doivent être déployés pour promouvoir le leadership féminin

Les témoignages des femmes qui dirigent les conseils collinaires ont montré plusieurs aspects de la participation politique des femmes que beaucoup d’autres ne connaissaient pas.

  • Plusieurs d’entre elles ont fait plus d’un mandat mais elles ont eu à développer leur leadership.
  • Selon elles, pour qu’une femme prétende gagner aux élections, il faut qu’elle ait démontré qu’elle est une défenseuse chevronnée des droits humains et souvent l’électorat le reconnaît.
  • Il faut qu’elle sache s’organiser dans son foyer. En effet, elle doit avoir suffisamment de temps pour mener la campagne électorale tout en veillant à ce que les tâches ménagères dont elle est généralement responsable soient menées. Elle aura parfois à se faire remplacer par quelqu’un d’autre, un travailleur, par exemple. Ainsi, son mari n’aura pas à se plaindre.
  • A celles qui pensaient qu’il faut avoir des moyens pour mener la campagne électorale, comme les hommes qui investissent dans les élections les avoirs familiaux pour gagner l’électorat, ces femmes leaders ont détruit cet argument en montrant que réunir des gens autour d’un verre ou en distribuant des cadeaux n’est pas toujours payant. Elles ont démontré que la solidarité entre les femmes est plus efficace et qu’elle est possible. Une des élues qui a déjà gagné aux 3 dernières élections du conseil collinaire a témoigné qu’elle a pu avoir l’appui d’autres femmes qui ont participé bénévolement à sa campagne et à l’observation des élections pour qu’il n’y ait pas de fraude.
  • Pour ce qui touche la plus-value pour une femme de se faire élire, les élues ont pu convaincre les sceptiques. C’est vrai, disent-elles, qu’il n’y a pas d’intérêt matériel immédiat à être chef collinaire ou à être membre du conseil communal. Ils sont financièrement peu motivés, mais ces femmes n’ont pas tardé à avoir une autonomie financière. En effet, lorsque des partenaires viennent implémenter des programmes/projets dans leurs localités, les représentants communaux et collinaires sont les premiers à avoir l’information et souvent même à bénéficier du renforcement des capacités et à adhérer à ces programmes/projets. Elles ont témoigné avoir leurs propres biens (bétails, parcelle…) par l’épargne.

Elles n’ont pas manqué de souligner que leur statut social change positivement. Elles sont respectées dans leur entourage et souvent leurs maris sont très fiers d’elles et ne constituent plus un obstacle à leur positionnement social. Les femmes se sont évaluées dans leurs actions et elles ont constaté que quoi que leaders dans leur milieu, elles ont des failles dans leurs manières de gérer des situations qui se passent dans leurs organisations. Par exemple, dans les partis politiques, les femmes membres des organes dirigeants ont des rôles dans la logistique alors que les hommes se réservent des rôles stratégiques. Toutes les participantes ont senti le besoin de renforcer leur leadership. Les femmes ont compris qu’elles doivent agir collectivement en synergie pour soutenir les candidatures féminines. En débattant avec les femmes la question de l’accès/le maintien dans des postes de prises de décision celles qui sont dans de telles postes ont compris qu’elles doivent actuellement contribuer à la prise de décision en faveur des droits des femmes ou d’égalité de genre par principe de redevabilité.