Finalisée en Septembre 2016, cette étude de 257 pages nous a permis de rassembler dans le premier chapitre des informations sur la situation géographique, administrative, démographique, politique et économique des pays francophones du Grand Sud qui seront ciblés par le Fonds. L’objectif était de favoriser la connaissance et la compréhension du contexte et des facteurs exogènes susceptibles d’influer sur les actions des défenseures et organisations des droits des femmes dans ces pays.
Dans le chapitre 2, l’étude a présenté l’état de ratification des instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs aux droits des femmes et les efforts faits par les pays pour harmoniser leurs législations avec ces instruments. Elle a inclus une analyse succincte non exhaustive du niveau de mise en œuvre des textes sur l’égalité de genre, les avancées réalisées et les obstacles qui persistent encore dans les domaines suivants : santé et social, éducation et culture, parité, participation politique des femmes, paix, sécurité et gestion des conflits, violences basées sur le genre, accès à la justice et accès aux ressources.
Dans le chapitre 3, l’étude a esquissé une analyse de la situation des militantes des droits des femmes et de leurs organisations ; elle a montré comment leur profil éducatif, leurs formations et expériences professionnelles, l’héritage coloniale nordique lié au modèle associatif et la place centrale qu’occupe l’argent et les financements dans leur manière de s’engager influent sur les résultats de leurs actions.
Le chapitre 4 a abordé la question liée aux défis du financement des questions des femmes dans les pays francophones du Grand Sud tant pour les donateurs que pour les organisations récipiendaires des subventions. Les premiers se plaignent de la qualité des propositions de projets/programmes qui leur sont soumis et de la faiblesse de l’organisation interne des structures de femmes. Alors que les dernières se plaignent de la difficulté croissante d’accéder à des financements en raison de la complexité des procédures des donateurs, l’incompréhension à propos des critères de sélection des projets, le silence de certains donateurs qui communiquent très peu avec les postulant-e-s et la langue de travail de certains donateurs qui exigent que les dossiers soient soumis en anglais.
A travers le chapitre 5, l’étude a exploré les besoins de financement des organisations de femmes sur lesquels le nouveau Fonds pourrait se concentrer sans s’y limiter, notamment le renforcement organisationnel, l’appui institutionnel et le financement des projets/programmes.
Le chapitre 6 a d’abord relevé certains des facteurs qui peuvent entraver la création et l’opérationnalité du nouveau Fonds, dont sa perception comme une menace potentielle ou un doublon des actions des Fonds de femmes existants, l’incapacité de ses responsables à mobiliser des financements pour son fonctionnement, et la difficulté du nouveau Fonds à être à la hauteur de ses propres ambitions. Il encourage ensuite les initiatrices du Fonds à faire montre d’ouverture et d’esprit de collaboration avec tous les Fonds et institutions existants afin de viser la complémentarité des actions et non la compétition. Il présente ensuite les opportunités d’accès au financement, de création de synergies et de renforcement que représente la création de ce nouveau Fonds pour les militantes, les organisations et le mouvement francophones des droits des femmes. Puis il fait un certain nombre de recommandations relatives à la matérialisation de l’idée de création du Fonds, nommément : sa promotion, ses domaines prioritaires d’intervention, ses approches, ses bénéficiaires, sa structuration et son fonctionnement.
Enfin le dernier chapitre a présenté quelques mécanismes de financements des questions de femmes dans les pays et régions du Grand Sud Francophone avec lesquels le nouveau Fonds pourrait collaborer et auprès desquels il peut mobiliser ses ressources. Il a présenté aussi une liste d’idées d’initiatives parallèles dont le nouveau Fonds peut s’inspirer pour assurer à terme son autonomie financière et réduire sa dépendance des financements extérieurs.
L’étude a conclu avec une liste de recommandations pour les premières actions du nouveau Fonds incluant la conduite d’une étude approfondie sur l’état du mouvement francophone des droits des femmes afin de comprendre ses défis, les causes profondes de ses maux et d’ébaucher des approches de solution, et l’établissement de relations de travail/de collaboration avec les Fonds de femmes existants, les ministères chargés du genre et des questions de femmes dans les pays, les institutions sous-régionales, régionales et internationales.