Forum Thématique Social de Womin et TCOE sur « l’industrie minière et l’extractivisme »

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Du 12 au 15 novembre 2018 s’est tenu à Johannesburg en Afrique du Sud, le premier Forum Thématique Social sur « l’industrie minière et l’extractivisme ». Ce Forum organisé par Trust for Community Outreach and Education (TCOE) et Womin a regroupé près de 200 participants qui sont venus de 50 pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et des Caraïbes. Ils ont pu échanger sur l’impact des mines sur les communautés locales et sur les droits des femmes. Les activités se sont déroulées en séances plénières et en groupes thématique de réflexion.


Ce Forum Thématique Social avait pour objectif de « planifier et organiser les luttes des différents mouvements et organisations de la société civile contre les effets du capitalisme notamment l’extraction minière ».En effet, depuis plusieurs décennies, on constate la multiplication des mines qui sont ouvertes et cela affecte les droits des communautés locales et précisément les droits des femmes. L’état des lieux sur les conséquences des industries extractives montrent un état alarmant.


Il y a un accroissement du niveau de la pauvreté et du taux de chômage au sein des communautés. En effet, la plupart de ces communautés vivaient de l’agriculture et de l’exploitation traditionnelle des ressources forestières et halieutiques. Mais avec l’installation des mines, ces populations se retrouvent dépossédées de leurs terres, et n’ayant pas les qualifications nécessaires elles se retrouvent sans emplois et sans source de revenu pour subvenir à leurs besoins. Les populations ne bénéficient pas des retombées de ces mines car les promoteurs ne font aucun investissement au profit des populations.


On constate aussi un accroissement des maladies dans les zones d’exploitation. Les émanations de ces mines affectent la santé des communautés riveraines de la mine. On assiste donc à la multiplication des cas de maladies touchant les populations qui n’ont pas les moyens de se protéger suffisamment de ces émanations ou de s’installer loin de ces endroits pollués.
Il y a aussi le non-respect des droits de l’Homme. On assiste de plus en plus au déguerpissement des populations sans respect des conditions de leurs réinstallations, le non-respect du droit à l’information et à la participation des populations dans le processus d’octroi des permis d’exploitation des mines, la destruction de valeurs sociales notamment à travers la destruction de cimetières pour implanter des mines, la destruction de sites culturelles et/ou historiques…).


Les plus touchés par les effets des industries extractives sont les femmes et elles ont décidé de s’organiser en mouvement « Our right to say No ». Ce mouvement s’étend hors des frontières sud-africaines et atteints d’autres communautés en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud. Par ce mouvement les femmes réclament de droit de pouvoir s’exprimer librement et le respect de leurs droits fondamentaux. Des échanges il ressort principalement que la lutte doit continuer et s’intensifier afin de dire non à l’exploitation minière car elle ne répond pas à un besoin substantiel des populations. Cette lutte doit être solidaire et mondiale. Il faut aussi reconnaître aux femmes « le droit de dire non ». De ce fait, c’est le système patriarcal qui doit être remis en cause pour que les femmes aient plus de pouvoir dans les différentes négociations et les prises de décision.
L’exploitation minière doit cesser, ainsi que les flux financiers illicites qui contribuent à alimenter ces industries. Pour cela un plaidoyer sera fait au niveau des Nations Unies afin d’adopter un texte imposant un seuil pour l’exploitation minière dans les pays.


De plus, une journée d’action sera initiée dès l’année prochaine. Le mois de novembre a été retenu pour cela mais le jour n’est pas encore précisé.
Il faut mettre en place un système de communication qui permettra de partager l’information en temps réel et une cartographie des organisations et mouvements qui luttent pour un changement ainsi que des sociétés extractives qu’il faut combattre.


A l’issue du Forum, une Déclaration a été adoptée ainsi qu’un plan d’action proposant une stratégie commune de lutte. La seconde édition du Forum est prévue pour l’année 2019 dans un autre pays qui sera choisi ultérieurement.