Les organisations féminines francophones renforcées à Lomé sur la sororité institutionnelle par la fondation XOESE

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La fondation féministe XOESE, le Fonds pour les Femmes Francophones, a organisé du 25 au 26 Novembre 2023 à Lomé, son évènement dénommé l’Institut « CAMP FEA ». Une rencontre inter-régionale sur le « leadership institutionnel des femmes et des jeunes femmes », portant sur le thème « Sororité Institutionnelle – mise en consortium/mise en réseau ».  L’activité a réuni en présentiel, les participantes venues de plusieurs pays francophones notamment le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, la République démocratique du Congo, la République du Congo ? la République de Centrafrique, le Togo, le Sénégal et en ligne le Haïti.

L’Institut « CAMP FEA » s’inscrit dans le cadre du programme de renforcement de capacités de 2023 et du plan stratégique 2018-2024 de XOESE. Il va également dans la droite ligne de ses activités dans le cadre du Projet “Féministes en Action” (FEA) et constitue un des pré-évènements du Forum International Francophone 2023 de XOESE qui se tient en présentiel à Lomé et simultanément en ligne du 27 au 30 novembre 2023 sur le thème : « Construire le mouvement féministe Francophone : Par où commencer ? »

Les participantes chantant la chanson Camp Fea  en intermède

Le « CAMP FEA » de Lomé poursuit plusieurs objectifs entre autres, amener les participantes à comprendre les enjeux du leadership institutionnel par les organisations de femmes et de jeunes femmes ;  encourager la création de réseaux solides entre les participantes et  promouvoir la sororité institutionnelle ; outiller les participantes par l’introduction de différents outils et techniques concrètes favorisant la coopération et l’entraide et la solidarité ; identifier les sources de financement disponibles pour les organisations de femmes et de jeunes femmes qui permettent la mise en réseau et consortium ; élaborer une stratégie de mise en réseau adaptée à la situation de son organisation  et  acquérir des compétences en matière de rédaction commune de propositions de financement et de recherche de partenaires techniques et financiers.

Directrice de l’institut Camp Fea

Selon Mme Steffie KUEVIAKOE, Responsable Programme Renforcement des Capacités – Coordinatrice du projet « Féministes en action » au sein de XOESE, ce camp, le deuxième du genre, constitue un renforcement de capacités pour les récipiendaires directs et indirects du projet « féministes en action ».  

« On a déjà eu déjà un premier camp qui s’est tenu à Abidjan en Juin sur le thème de la mobilisation de ressources financières et non financières. Cette fois ci, on se retrouve sur le thème du leadership institutionnel et donc de la sororité institutionnelle, la mise en consortium et la mise en réseau. L’organisation de ce camp résulte de différents constats et notamment du fait que les femmes veulent se mettre ensemble pour accéder à de plus grands financements et à pouvoir répliquer dans leur pays, des activités qui marchent bien dans d’autres pays », a-t-elle expliqué.

La finalité de cette formation est donc de promouvoir la collaboration et la sororité institutionnelle, afin d’améliorer l’efficacité des projets féministes, d’influencer les politiques en faveur des femmes et de créer des réseaux durables d’Organisations de la Société Civile leaders au sein de leur communauté.

Les travaux sont dirigés et animés par deux consultants

Pendant les deux jours, les activités ont été dirigées et animées par deux consultants à savoir Mme Victobelle KPETEMEY et M. Florent GNANLE, tous deux juristes de formation. Plusieurs modules ont meublé les discussions entre autres « la définition de la mise en consortium et réseaux avec présentations de cas » ; « les étapes de la mise en consortium/réseau » ; une « formation théorique sur les éléments de base d’un consortium (mémorandum d’entente) » ; des « cas pratiques » ; une « séance de capitalisation du projet Féministes en Action » ; la « gestion et renforcement de consortiums et réseaux – exercices pratiques » ; une « formation théorique sur les éléments de base d’un consortium (contrat / rupture) »…

La participante dans la salle avant d’entamer la session sur la mise en consortium et les réseaux animée par les consultant·es.

Les deux consultants ont donné le maximum aux participantes afin qu’elles soient aguerries sur la question de la sororité institutionnelle.

L’un des aspects essentiels sur lesquels Mme Victobelle KPETEMEY a insisté aux participants est la nécessité de faire la nuance entre un réseau et un consortium. « Le consortium est mis en place pour travailler sur un projet spécifique, bien défini et en même temps assurer un transfert de compétences. C’est-à-dire, les organisations se mettent ensemble pour répondre, soit à un appel à projets ou pour travailler sur une question et trouver des solutions à un problème. Quant au réseau, il s’analyse de façon beaucoup plus large que le consortium », a-t-elle expliqué.

Elle a aussi entretenu les participantes sur les différentes étapes de la mise en consortium. Selon cette dernière, il en existe quatre étapes. « Nous avons d’abord l’étape de planification, ensuite la phase de création du consortium, puis la gestion ou le fonctionnement et enfin l’étape de suivi, évaluation, redevabilité et apprentissage. »

De son côté M. Florent GNANLE a formé les participants sur l’accord de consortium. Il s’agit selon lui, « des accords qui réunissent plusieurs structures qui ont pour objectif de participer à un appel à projets ou qui veulent évoluer et monter un projet ensemble ». Comment se négocie un accord de consortium ? Comment comprendre ces différentes clauses les plus importantes ? Comment est-ce qu’il se signe ? Comment s’exécute-t-il ? Toutes ces questions ont été abordées par le spécialiste.

Travaux de groupe sur l’importance de la mise en consortium et les réseaux

Les attentes des uns et des autres comblés

Les deux jours d’échanges ont été très riches. En témoigne la satisfaction exprimée par les différentes parties prenantes.  « J’ai senti les participantes suffisamment enthousiastes. La motivation qui y a régné, la qualité et surtout la sincérité des échanges ont été impressionnants. Il y a eu des partages d’expérience et je pense qu’elles repartent suffisamment outillées. Elles seront plus fortes que jamais » a exprimé le consultant, M.Florent GNANLE.

Mme Victobelle KPETEMEY a renchéri, en ajoutant que « l’engouement des uns et des autres prouvent combien ce camp est utile pour les bénéficiaires »

Au niveau de la fondation Xoese, la satisfaction est également au rendez-vous. « Nous sommes vraiment heureux et ravis que ces femmes de différents pays ont pu se retrouver et ont mieux compris ce qu’est que le consortium et le réseau mais surtout comment elles vont s’y prendre. Pour nous, c’est vraiment une grande réussite », se réjouit Mme Steffie KUEVIAKOE, Responsable Programme Renforcement des Capacités – Coordinatrice du projet « Féministes en action » à XOESE.

De leurs côtés, les participantes ont confirmé qu’elles ont désormais une compréhension approfondie sur la notion de sororité institutionnelle.

Mme Falola DJOGBENOU, une des représentantes du Bénin exprime :« nos impressions sont très bonnes. Nous remercions d’abord le partenaire. C’est ma deuxième participation au Camp FEA. Il faut dire que ce camp nous permet de renforcer nos capacités. En ce qui concerne ce deuxième camp, la thématique abordée, la sororité institutionnelle est très pertinente. En tant que première responsable, nous en avons besoin dans nos déférentes organisations.  En dehors de ces renforcements de capacités, nous avons eu également la chance de nous entretenir avec une équipe de psychologues qui est venue nous donner le moral et nous déstresser. Cette séance nous permettra également de mieux nous orienter dans tout ce qui est relations émotionnelles et humaines ».

Pour Mme Amida TCHAMDJA du Togo, c’est une rencontre de partages et d’apprentissage qui va permettre à leurs organisations d’aller en consortium pour que leurs actions aient plus d’impacts. « Les discussions ont été claires. On comprend mieux ce que c’est qu’un réseau et un consortium. Désormais on aura plus de difficultés si on veut aller en consortium », a-t-elle ajouté.

Même son de cloche chez Mme Constance Nathalie DOUMBI qui vient de la République centrafricaine. Elle affirme : « les deux jours ont été très intenses. J’exprime un sentiment vraiment de satisfaction. On a eu des présentateurs vraiment à la hauteur ».

En effet, les instituts créés par XOESE, se veulent être des espaces d’échanges et de partages afin de pouvoir renforcer les organisations, mouvements et militantes femmes. Ils s’adressent aux femmes et jeunes femmes (de tout âges, de toutes catégories socio-économiques et de tout niveau scolaire) notamment celles qui sont leaders ou à des postes décisionnaires dans des organisations déjà soutenues ou non par XOESE.

Le concept de « CAMP FEA » a été choisi afin d’illustrer comment se veut être les temps de formations dans le cadre du projet « Féministes en Action » : des temps courts à l’instar des bootcamps qui sont des temps de formations intensives.

Par ailleurs, les participantes au Camp FEA ont eu également à visiter l’Association Femme Plus Togo, un des bénéficiaires du projet « Féministes en Action ».

Faut-ille souligner, l’initiative Féministes en action, financée par l’Agence Française de Développement, est un puissant levier pour donner aux organisations féministes engagées dans les pays des Suds des moyens d’agir et de construire un monde plus respectueux des droits des femmes et des filles.

Quelques participantes en t-shirt Camp Fea après la formation

Après 4 ans de mise en œuvre, à Xoese, le bilan est satisfaisant.  « Féministe en action, c’est 4 ans. C’est plusieurs rencontres, plusieurs projets, plusieurs pays et le bilan est positif, même si les femmes ont trouvé ce projet assez difficile au niveau des contraintes administratives », fait savoir Mme Steffie KUEVIAKOE. XOESE est une Fondation féministe d’utilité publique dont le but est de soutenir financièrement et techniquement la mise en œuvre des initiatives des organisations de femmes dans les pays francophones du Grand Sud. Elle a été créée le 01 septembre 2015 et est basée à Lomé au Togo.